! Un seul mot d’ordre : s’amuser !
Deux ans et quelques mois maintenant que j’ai eu la chance d’être adopté par papa et maman. Le 12 mai 2020 tout a commencé et depuis tant de choses se sont passées.
Le maitre mot du départ : me canaliser.
Pour cela vous le savez, j’ai pris le chemin de l’obérythmée, autrement appelé dogdancing. Vous ne connaissez peut-être pas. Il s’agit d’une discipline où le couple maitre-chien effectue des déplacements et des figures sur un fond musical. L’artistique s’entremêle à la technique pour former un tout harmonieux et lien indescriptible d’amour, de tendresse et de confiance se tisse entre le chien et son maitre.
Nous avons démarré cela avec maman en février 2021. Non sans mal, mon trop plein d’émotions et celui de maman faisait un cocktail explosif. Depuis un an et demi maman n’a rien lâché et pourtant je lui en ai fait voir.
Monter en pression, lui sauter dessus, lui tourner le dos, la faire courir dans tous les sens… Malgré cela elle est restée déterminée et pourtant au combien de fois elle a failli abandonner, persuader que je n’aimais pas ça, persuader que ça ne me faisait pas plaisir.
Elle s’est accrochée, parce qu’elle était et elle qu’elle est toujours bien soutenue ma maman. Mon papa, mon club, mes éducateurs, mes tontons, mes tatas, ma famille, mon parrain et ses équipes. Tous toujours là, toujours présents pour le mot, le geste, le regard qui lui donnait la force de continuer encore et toujours.
Maman avait beaucoup d’attentes et d’exigence envers moi. Elle voulait que je réussisse, que je réussisse, que je réussisse. Alors quand je lui tournais le dos elle s’énervait, elle s’énervait très fort maman. Elle était désemparée et moi aussi. Moi je voulais faire bien, mais c’était trop de pression pour moi, trop d’émotions. Puis si des gens me regardaient, bah forcément moi j’y allais. Passez 2 ans de votre vie frustrer d’amour et vous verrez si après vous n’irez pas en chercher partout où vous en trouverez.
Ça ajoutait du stress à maman. Vous savez vous la réputation qu’on a, nous les grosses têtes, les soit disant chiens méchants, ceux qui font peur… Et bien maman elle savait que j’avais besoin d’aller dire bonjour à tout le monde. Mais quand mes 33 kilos de muscles en manque d’amour arrivent sur une personne, ajouter à ça ma tête de molosse, forcément, il faut le reconnaitre, ça impressionne. Alors maman ne voulait surtout pas que j’y aille. Et plus elle me retenait plus, j’avais envie d’y aller.
Des mois et des mois à s’entrainer, à se faire épauler. Alors oui je suis bourrin et pas très précis. Mais mes figures je les connais. Sauf que quand il y avait du monde alors là terminé, le bol à émotions débordait et je ne faisait plus rien. Maman avait trop de stress, trop de pression, trop d’attentes, c’était trop de trop pour moi…
Pendant des mois parrain Stéphane lui soufflait “amuse toi, amuse toi, amuse toi”. Pendant des mois, au club on lui a dit “pas de pression, prends le temps, il est capable”.
Il aura fallu des mois pour que maman lâche la pression et qu’elle apprenne elle aussi à gérer ses émotions. Parce que des larmes, elle en a versé lors des entrainements, je vous le dis. Si je faisais rien, elle s’énervait elle pleurait. Si je faisais quelque chose de bien, elle était trop contente, elle pleurait. Bref le chaos technique des émotions était bien là. Maman et moi associés, c’était les montagnes russes assurées !
Puis doucement mais surement elle a fait son petit chemin ma maman, encore et toujours bien entourée. Petit à petit elle a relâché la pression. Mes premiers pas sur la moquette rouge lors d’un entrainement. Mes premiers semblant de chorégraphie sur les terres de Besançon. Pour ensuite continuer sur les Terres d’Ozalée où je peux aujourd’hui m’entrainer avec du monde autour et sans barrière pour me retenir.
C’est maman qui les a fait tomber les barrières une à une. La laisse aussi elle a finit par la lâcher (à force que parrain Stéphane hausse gentiment la voix pour qu’elle le fasse). C’est que c’est une tête dure maman, elle dit que j’écoute rien, mais elle vous croyez qu’elle écoute !!!
Bref que de progrès que de progrès. Des entrainements possibles où je n’ai d’yeux que pour maman même s’il y a du monde autour. Un maman qui reste calme émotionnellement et qui ne verse plus un océan de larmes. Un pur bonheur partagé ensemble !
Vous vous demandez la clé, vous voulez le déclencheur. Il est simple dans les mots mais beaucoup moins simple à mettre en application. Lâché la pression, oublier le regarde des autres et n’avoir plus que pour seule attente de S’AMUSER ! Voila le chemin que maman a fait et voila comment j’ai progressé.
Vous le savez tout n’est pas parfait. Mon passé est inscrit en moi, j’ai toujours des montées de stress et ce n’est pas demain que je serais champion du monde de dog dancing. Mais peu importe, je n’ai pas cette prétention et maman non plus. Tant qu’on partage du temps ensemble et qu’on s’amuse alors on est champion quoiqu’il arrive !!
Merci à ceux qui changent leur regard sur ma grosse tête lors de mes passages, merci à ceux qui me donne ces caresses dont j’ai tant besoin avant d’entrer en pistes sans préjugé aucun, merci à ceux qui me considèrent comme un chien et uniquement un chien malgré mon faciès, merci vous participer à ma progression. Merci à mon club, le 4 Pattes Club d’Arnas.
A vous qui avez encore des préjugés, à vous qui avez encore des craintes en me regardant ou en regardant mes autres amis à grosses têtes, je ne vous jette pas la pierre. Je vous comprends, on impressionne. Mais s’il vous plait, prenez le temps de venir à notre rencontre ou au moins apprenez à ne plus nous considérer comme des chiens méchants car nous sommes bel et bien des chiens comme n’importe quels autres.
A vous humain qui me lisez, quoique vous partagiez avec nous les chiens tant que vous le faite en vous amusant sachez que nous sommes heureux !!!
Léchouilles léchouilles et toujours brusque vous le savez maintenant !!