Le Berger Australien : Victime de délit de faciès

Si, nous, les grosses têtes, nous sommes victimes de délit de faciès depuis la nuit des temps et que c’est un éternel combat de démontrer que NON, nous ne sommes pas des chiens méchants, cela n’arrive malheureusement et tristement pas qu’à nous…

Ce nouvel article pour vous parler de Joy, Berger Australienne de trois ans, pleine de vie, avec de l’énergie à revendre et un caractère bien affirmé. Tout ce que j’aime !
Quand on se voit, c’est toujours une rencontre brusque, avec les doux grognements qu’on nous connait, puis ensuite tout se passe tranquillement.
Joy est une copine à part entière, une copine qu’il faut prendre le temps de comprendre et de découvrir. Joy c’est une copine au cœur tendre et malgré sa bouille d’amour, elle n’est pas épargnée par le délit de faciès. C’est un sujet sensible qui me touche et qui affecte énormément maman. C’est pourquoi cet article, en son honneur, pour vous partager le beau témoignage écrit par la maman de Joy.

” “Ah moi, je le dis, je suis raciste de ces chiens. Ils sont tarés, toqués, et même méchants avec les autres ! ”
” Non mais de toutes manières, les gens ne les prennent que par effet de mode ! “
” Les bergers australiens c’est des fous, ils sont têtus ! “
Combien de fois ai-je entendu ces réflexions sur le Aussie, sur son caractère ? Et quand ce n’est pas sur sa couleur ?
” Les merles, ceux qui les prennent c’est juste pour la mode ! ”
” Ah enfin un tricolore, un vrai bravo ! Les gens ils veulent plus que du merle. “

Des réflexions qui touchent malgré tout, qui sont prises personnellement, qui blessent. Parce que notre chien, c’est un peu une part de nous même. Lorsqu’on est un humain consciencieux, on l’adopte, on l’éduque, on fait tout pour que ses besoins soient comblés, on le soigne quand il se blesse, on s’inquiète quand il est malade, et on donne son maximum pour qu’il se comporte correctement avec les autres. Alors les remarques négatives, et la véhémence avec laquelle elles sont prononcées, ça peine, ça blesse, ça remue …

OUI, le berger australien est victime de la MODE, mais aussi d’éleveurs vénaux, de « publicité mensongère » vendant son aptitude innée à l’obéissance et sa facilité d’éducation. De « chien préféré des Français », il est aussi en passe de devenir numéro un des abandonnés se disputant le haut du podium avec les malinois.

Mais doit-on pour autant stigmatiser tous les individus de la race et leurs humains ? Sont-ils tous à mettre dans le même panier ? Les individus justement n’ont-ils pas chacun leur caractère
propre, leur individualité, leur tempérament particulier forgés par leurs expériences, leur environnement et leur entourage ?

Peut-on se dire amoureux des chiens et ostraciser une race en particulier ? Est-ce que parce que j’ai un berger australien rouge merle, je suis une mauvaise personne qui ne souhaite que suivre la mode et la tendance ?

Le berger australien est un chien de travail originellement, sélectionné au départ pour la conduite de troupeau. Et pour tenir tête à ces béliers et autres moutons, il faut avoir un caractère affirmé et ne pas se laisser démonter. Cela fait partie de son tempérament. Effectivement ça doit rester équilibré et ne pas virer à une réactivité excessive.
Joy se rebiffe lorsqu’on lui grogne dessus ou lorsque l’on grogne sur son frère mais elle n’initie pas les conflits. Elle a du répondant et ne se laisse juste pas faire. C’est un chien de travail et il doit en cela être satisfait dans ses besoins de dépenses tant physiques qu’intellectuelles.

Ma chienne m’accompagne en randonnée, fait du dog dancing avec ma fille, s’est essayée au troupeau et pratique actuellement le mantrailing et la détection. Elle n’est dans le jardin que lorsque nous y sommes et n’y fait pas ses besoins (car je le lui ai appris), elle est obligatoirement sortie plusieurs fois par jour pour cela, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige.
Ses qualités d’obéissance sont soumises à une indispensable éducation qui, contrairement à la publicité qu’on en fait, n’est PAS facile car ça peut être un chien au caractère bien trempé et au tempérament suffisamment solide pour résister à la pression que demande son travail originel. Et son « intelligence » n’y est pas pour rien non plus. Il faut y accorder du temps et pas uniquement les premiers mois de son existence.

Le berger australien n’est pas un « taré », ni un « toqué », c’est un chien qui mérite qu’on lui accorde du temps. C’est un chien qui vit pour ses humains et qui recherche leur compagnie. Il aime qu’on partage des activités avec lui et se montre bien plus à l’écoute et attentif s’il voit qu’on lui fait confiance et qu’on l’intègre à notre vie. Ce n’est un chien cool et calme que s’il est stimulé correctement et régulièrement.
Se sentir utile, c’est le but de sa vie. Pour ça, il pourra protéger ses proches s’il les sent menacés. Mais pas dans l’agressivité gratuite et toujours en réponse à quelque chose (un stress, un environnement laissant peu ou pas de portes de sortie, un grognement …).
Joy, par exemple, est protectrice avec son « frère ». Elle va le chercher s’il part « se perdre » dans la forêt et le ramène par la peau du cou, elle le défend s’il se fait grogner dessus.

Le berger australien n’est pas un taré, ni un toqué, ni un méchant. Le berger australien est un chien de travail avec un BESOIN d’activités adéquates, un chien intelligent qu’il faut travailler pour développer ses qualités d’obéissance. Ce n’est PAS un chien facile, c’est un chien qui se mérite et pour lequel il faut être prêt à beaucoup se remettre en question pour le tailler en le diamant qu’il peut être. C’est un chien qui a du chien, du répondant, du caractère qu’il utilise à bon escient. Ce n’est pas un chien placide. C’est un chien qu’on doit faire l’effort de comprendre pour le révéler. Si on est prêt à ce travail de toute
une vie, le berger australien ne sera pas un taré, un toqué ou un méchant, ce sera un diamant dont il faudra profiter durant le peu de temps qui nous sera accordé avec lui. Et les quinze années pendant lesquelles il nous accompagnera, seront un trésor que l’on chérira lorsqu’il ne sera plus là ! “

Anissa

Finalement le Berger Australien comme n’importe quelle autre race canine, à ses spécifiés, ses traits de caractères, ses besoins. Il n’en demeure pas moins un chien qui mérite d’être aimé comme n’importe quel autre chien.

Avant d’accueillir une boule de poils chez vous, avant de vous poser la question de la race, faite un point sur votre mode de vie, ensuite seulement faite un choix de race. Ce choix ne doit pas se faire sur un coup de tête, ni sur un coup de cœur et encore moins sous l’effet de la mode. Ce choix doit être le fruit d’une longue et belle réflexion afin de trouver LA race dont les besoins seront en adéquation avec votre mode de vie.

Double Câlins brusques de ma part et de celle de la copine Joy